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Le totalitarisme au bout du rond-de-cuirisme
PAUL CLAUDEL — DANIEL MESGUICH — TÊTE D’OR — 1889–1980 (TÉÂTRE GÉRARD PHILIPPE, SAINT DENIS)
La société Paul Claudel donne la version soft de la pièce : « Composé en 1889, à la veille du retour de Claudel à la vie chrétienne, le drame est le témoin du « combat spirituel » selon l’expression de Rimbaud, vécu par l’auteur depuis la révélation de Noël 1886. Le désespoir du jeune homme accablé par la pensée matérialiste des années 1880 et son désir de trouver une voie conforme à ses aspirations sont figurés par la destinée d’un conquérant, semblable aux héros shakespeariens, qui s’empare du pouvoir avant de mourir en reconnaissant la vanité de son effort. » Daniel Mesguich a donné la version hard à Saint Denis si on en croit la couverture critique de l’époque, couverture faite seulement de rejets et même d’ostracisme car loin de voir un conquérant vaincu Daniel Mesguich a posé la victoire finale comme centrale et donc que nous avions là une invincible montée d’un ordre totalitaire, ce qui à la veille de l’élection de François Mitterrand était plutôt osé. Mais aujourd’hui en pleine crise finissante des Gilets Jaunes qui a vu la ressortie en France du scénario ukrainien que la légitimité d’un pouvoir quel qu’il soit n’est pas dans les élections mais dans la rue. C’est pathétique de les voir mourir dans un…