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LE COLLÈGE LIBELLULE

Comme son grand frère « Le Lycée Papillon », « Le Collège Libellule » décrit de façon caustiquement ironique et humoristique la gabégie du collèger à la française dans les années 1990. Cela a-t-il vraiment changé, soit dit en pass ant ? La cours d’anglais est un numéro de blaque-beau-harde tandis que le cours de maths est un sketch de dénominateur terminateur et de numérateur perturbateur, le tout sur une barre horizontale que personne ne sait dans quel sens elle se pose, vers le haut ou bers le bas, car il y a longtemps que ces enfants du collège ont perdu tout horizon. Ils n’aiment pas ceux qui viennent d’on ne sait où, mais pas d’ici, et les filles sont des perturbatrices de la paix des tranchées, car la vie n’est qu’une tranchée tordue et dissimulée par quelques branchages au fond de la forêt, et gare à ceux qui y tombent par accident. Tous des fils à papa de toute façon. Le problème est de savoir qui est le papa dans pas mal de cas, casse-tête et casse-méninges, quand on en a.
Prélude
Il y a peu de chose à dire sur l’interdiction dont ce texte a fait l’objet dans ce collège qui n’a de libellule que son ancêtre le papillon.
Le club théâtre, animé par mes soins, comme une structure un peu refuge dans un collège avec internat pour enfant de la grande ville qui sont ainsi déportés loin de chez eux. Je n’entrerai pas dans les détails, parfois révoltant du pourquoi de cette pratique plus qu’archaïque.
La première année les élèves avaient choisi UBU comme personnage fétiche de leur quête de liberté. Ils ont choisi un quart d’heure du texte, ce qui implique qu’ils ont lu la pièce en entier, et ont présenté leur travail à la fête de fin d’année.
L’année suivante avec les élèves volontaires j’ai fait le pari avec eux de leur écrire une pièce courte sur le collège. Ayant travaillé sur Topaze et Merlusse de Marcel Pagnol pour les professionnels du Centre Dramatique National de Béthune, j’ai naturellement fait le passage du Lycée Papillon au Collège Libellule. Entendez -vous la boîte à musique ?
La pièce a été accusée de racisme par le Principal car un personnage est ouvertement raciste. L’auteur l’a été de même par simple transfert. Une assistante sociale zélée dont le fils était membre du club théâtre, et est aujourd’hui mon voisin, a immédiatement fait un…