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Jacques Bonnafé Délire de la Langue

Dr Jacques COULARDEAU
8 min readJan 23, 2022

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JACQUES BONNAFFÉ — L’ORAL ET HARDI — 2007–2013

Quand j’ai quitté le Nord — Roubaix, plus précisément — en 1975 après dix-neuf ans en pays picard, je croyais l’avoir perdu à jamais, ce Nord picard auquel j’avais tant donné, même si parfois il ne le savait pas toujours. Quelle ne fut pas mon erreur ! Quelle n’est pas mon erreur ! Et voilà qu’il vient de me rattraper et c’est ce bien bon vieux Jacques Bonnaffé qui atterrit sur mon bureau comme un guru du temps jadis qui se rappelle à moi des temps de Radio Quinquin, Radio Canal Sambre, et du journal Liberté. J’ai un souvenir attaché à ce Jacques qui n’a rien du Bonsergent, et je ne le lui souhaite pas vu ce qui arriva le 23 décembre 1940 pour cet ingénieur français qui n’aimait pas les Nazis envahisseurs. Un souvenir attaché à jamais et pour toujours. Un soir chez les Clowns du Prato, au tout début du TGV Paris Lille, il arriva à l’heure certes mais un peu disjoncté. En effet le TGV qui l’amenait de Paris avait, du côté d’Arras, fini, sans dislocation il est vrai, dans un champ de betteraves comme pris d’un Béghin soudain pour ce légume sucré, ou serait-ce pour la Jenlain de la GBM qui en est dérivée aussi — ambrée c’est la meilleure ? La voie ferrée avait filé du mauvais coton car une ancienne tranchée de la guerre de 14–18 s’était affaissée au passage du train. Et il donna son spectacle comme si de rien, ou de presque rien. Si j’ai bonne mémoire c’était du Cafougnette.

Ici le texte de base est de Jean-Pierre Verheggen, un Belge Wallon, même si son nom est flamand, avec quelques petits textes empruntés comme des citations, et en particulier un Cafougnette à Ostende de Mousseron. Le travail d’écriture est simple c’est ce que Verheggen appelle « le pêché de chair linguistique » et le poète est un « languedicapé » qui nous décape les méninges et les glandes surrénales et testiculaires de son verbe dévergondé, de ses accumulats informes de mots en forme de termitières qui nous envahissent, les termites bien sûr, par tous les orifices auxquels vous pouvez penser comme les trous du nez ou les trous des oreilles. En un mot il vous en met plein la vue et on finit comme on dit dins ch’Nord « la tête…

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Dr Jacques COULARDEAU
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Written by Dr Jacques COULARDEAU

Dr Jacques COULARDEAU, PhD in Germanic Linguistics (University Lille III) and ESP Teaching (University Bordeaux II) has been teaching all types of ESP

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