Europe Sacrée — Ment Torturée par Ton Histoire
Irlande adorée, Irlande martyrisée, Irlande colonisée
Un matin de janvier 2021 je reçois une lettre plus ou moins circulaire, bien que parfaitement rectangulaire qui me propose d’acheter ce recueil d’Éric Sivry. Nous avons peut-être croisé nos pas dans certains locaux de l’Université de Paris Créteil, mais j’en doute. Et justement le doute aidant j’ai demandé à mon Amazone préférée de bien vouloir me f aire tenir un exemplaire et je l’eus enfin un jour ou l’autre en avril et je suis descendu dans les affres de l’horreur humaine que seule la poésie sait mettre en mots.
Rumeur menaçante dans la forêt, attrait de la lune et ciel symphonique, le poète s’y perd et ressurgit au final dans un passé simple glacé et pas si simple que cela, pourfendant qu’il est glaceur glaçante avec l’imparfait qui porte si bien son nom qu’on s’y trouve au chaud confortable et converti à quelque religion que ce soit, pourvu que cette paix du fauteuil puisse durer, et ainsi échapper au temps.
Et au fond de son fauteuil, jouissif plaisir, communion pacifique, le témoin poétique se prend d’un frisson car le vent du nord se met à martyriser quelques spectres arborés, tant et si bien que la montagne se suicide. Et ben, dites donc, vous n’y allez pas de main morte, Monsieur le poète. Une montagne qui se suicide? Ciel, mais c’est un chat en poche…