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DIABOLICAL INCESTUOUS PROMISCUITY

ISABELLE HUPPERT — MA MÈRE — 2004
Un petit film. Le plus espagnol de tous les films français sur la sexualité en famille et autour. La provocation visuelle est limitée, en dernière analyse, à quelques scènes dorsales, une ou deux très brèves vision du frontal du fils de cette mère, et une paire de scènes de naturiste probablement gay. Le reste n’est que de la gymnastique de ce qu’on en voit, mais avec des allusions plus ou moins dissimulées de sado-masochisme ou de simple masochisme pervers. Le jeune homme qui se prête à ce jeu n’en meurt pas mais il aurait pu, tellement il était menotté, étranglé, fouetté — pour ne pas salir la cravache de la dame — et le reste n’est pas montré. La mère justement dans son jeu final se donnera à son fils dans un acte de sadomasochisme extrême et elle sortira directement pour la morgue ou son fils revivra sur le sol son acte sexuel d’onanisme voulu, quémandé et admiré par sa mère qui cependant ne survivra pas à ce dernier spectacle. On est au-delà du pervers. On a atteint l’intolérable, l’absurde, le profondément maladif, le suicidaire.

Il s’agit là d’une perversion du narcissisme qui fait que le sujet narcissique finit par vouloir s’aimer à se regarder mourir dans un délire de sexualité, délire incestueux dans ce cas. La mère en meurt. Le fils finit complètement distordu et biscornu — queue de cochon — essayant de se revoir dans cet acte sexuel final qui a enveloppé, drapé, habillé la mort de sa mère et il veut une dernière fois atteindre l’orgasme mais avec seulement sa mère morte et donc sous le seul regard de lui-même, et de l’employé de la morgue qui arrête le jeu et le fait se reculotter ?
Ce fut une période après 1968 où la sexualité vidée de son obligation de procréation, était devenue une simple activité de jeu, avec de la drogue en plus, pour complètement déstructurer cette activité hormonale humaine qui ne saurait en rien être une distraction, un passe-temps, une babiole, une boutade même. Le vrai problème est de savoir où exactement se situe la limite entre le sain et le malsain, le jeu et la chute, le pervers et le mortifère. Ce film ne dit rien sur tout cela. Ce film n’est qu’un…